Les résultats complets (cap08, pdf)
En ce qui concerne les premiers, pas de surprise, les coureurs venus d'Afrique, ont largement dominé les débats. Ils trustent les dix premières places (contre douze l'an passé).
Concernant les français, le premier est le vétéran Ali Ouahdi en 1h19'14".
Comme pressenti, au vue de sa saison, David Duquesnoy réalise une course solide dans le temps de 1h19'42". S'il est deuxième français et 12ème au général (moins bien qu' Olivier Lejeune (6ème en 2008), Damien Labroche (8ème en 2008), Antonio Rodrigues (9ème en 2005) ou Philippe Deville (8ème en 2004), c'est son chrono qui marque les esprits. En effet en franchissant la barre des 1h20' (1h19'42"), il se rapproche des meilleurs ardennais sur la distance. Il faut remonter à Philippe Deville en 2004 pour trouver pareil chrono (1h19'34"). Sur le plan régional, personne depuis Louis Darly en 2005 (1h19'43") n'avait pu franchir cette barre. Mieux, sur le parcours de 24.3km, soit depuis 1992, il ne sont que 8 champardennais dont 5 ardennais à avoir réussi cet exploi (J. Annour, B. Rhorab, L. Darly pour la marne et E. Hardy, Philippe et Olivier Deville, D. Robin, H. Zaakoune pour les ardennes).
Si cela reste encore loin des frères Deville (6 fois chacun depuis 1992!, et du chrono de Philippe : 1h17'43" en 1998), les années à venir seront intéressantes à plusieurs titres. David a 35 ans, il lui reste peut être encore une marge de progression (il était au dessus des 33' en 2008) et on peut imaginer qu'il sera capable d'abaisser son temps dans les années à venir ou il aura une expérience supérieure de ce type de distance.
De son coté, Damien Labroche prends la deuxième place régionale en 1h21'56". Celui ci n'a jamais vraiment été à la lutte avec D. Duquesnoy et ce n'était pas son jour. Néanmoins, il reste actuellement le seul ardennais qui semble être lui aussi capable de passer sous les 1h20' (record en 1h20'34").
Dans le duel des ardennais, c'est Stéphane Rollin (17e) qui prends le dessus sur Philippe Deville (19e) :1h23'48" contre 1h24'34".
Le premier nommé, améliore son record établi en 2009 en 1h24'47" et prend la place de 3eme régional. Quant au second, ce ne fût pas son année et le dossard n°1 qu'il portait pour la première fois ne lui a pas porté chance : il échoue en effet au pied du podium départemental mais aussi du podium vétéran.
Chez les V1, il faut remonter à 2004 pour trouver un coureur sous les 1h20' (Bertand Istweire en 1h19'44"). Le second et le troisième sont bien connus dans le département pour y avoir couru à maintes reprises en dehors du Sedan-Charleville. Évidemment, le belge Christian Nemeth (1h20'54", 13e) et le russe Alexandre Krestianinov (1h22'59", 16e) ne réaliseront plus leurs chronos d'antan (respectivement 1h18'08" et 1h16'37") mais cela reste tout de même des performances de premier plan.
Chez les V2, Pascal Fétizon s'impose (comme prévu) avec une large avance, en 1h26'36" (24e au scratch) contre 1h33'49" pour son dauphin ardennais : Dominique Donato. Le troisième est Pascal Houdelette en 1h33'56".
On signalera la place de 4eme régional du militaire Aymeric Lecomte (18e, 1h24'14") et la 6ème de Lenaïk Leroy (22e, 1h26'04" record en 1h24'34").
Derrière les 4 ardennais de tête, la bataille promettait d'être serrée entre les différents acteurs de la saison de hors stade ardennaise. La théorie aurait voulu qu'un groupe d'une dizaine de coureurs se forme pour tenir une allure de 3'40"/km jusqu'aux environ du 15e ou 17e avant que la véritable explication ne commence. Dans les faits, les choses ne se sont pas exactement passées comme ça. Bien que chacun avait annoncé son objectif d'être sous la barre des 1h30', les conditions de course ont voulu que plusieurs groupes se forment. Dans un premier temps, c'est Benjamin De Block et Sébastien Hansen qui partaient devant en compagnie des meilleurs régionaux. Bien que n'ayant pas de références notables sur ce type de distance, celui qui s'entraîne régulièrement avec David Duquesnoy, n'a pas failli malgré la durée de l'effort. Il termine son premier Sedan-Charleville en 1h26'27 et sera, à n'en pas douter un des grands acteurs de la saison de cross qui approche. Il n'est venu à la course à pied que récemment et peut de toute évidence progresser. De son coté, B. De Block se verra ralentir mais les choses semblent s'améliorer, après avoir connus quelques pépins de santé.
On retrouve ensuite dès le début de la course un petit groupe composé des ardennais P. Eriche, B. Pailla, L. Hadula et F. Jet accompagnés de S. Bonnaire et de L. Croizier.
©Stéphane Leroy
Les conditions climatiques sont excellentes pour réaliser un chrono, ceci expliquant peut être cela, c'est sur une allure bien plus rapide que 3'40"/km qu'évolue le groupe. S'il n'est pas étonnant que le premier km soit avalé en 3'26", le deuxième, passé en 3'33" ne laisse que deux possibilités : soit on est bien et on a peut être caché un peu son jeu et ses réelles intentions ou bien il va falloir rapidement revenir à la bonne allure au risque de le payer cher un peu plus tard. Personnellement, je ne suis dans le premier cas : même si je n'ai pas couru de la semaine (problème de ménisque au genoux gauche), les dernières séances se sont bien déroulées et comme le temps n'est pas, cette année, à la canicule, je me dis qu'on va continuer comme ça même s'il apparaît raisonnable de lever un peu le pied. Bien que dans le groupe tout le monde (ou presque) s'accorde à dire qu'on va un peu vite, personne ne ralenti et les trois km suivant passent en 3'37", 3'35" et 3'35" (5ème km en 17'46"). c'est à peu près à ce moment là que P. Eriche, de retour en bonne forme mais pas fou non plus (et en proie à des douleurs dorsales) décide de lever le pied pour attendre le groupe suivant, composé de C. Beaupérin, R. Camus, G. Bazin, S. Quétier, R. Flotté, S. Michel et C. Malcuit.
©Stéphane Leroy
Un peu plus loin, S. Bonnaire et L. Croizier décrochent à leur tour, nous ne sommes plus que trois. L'entente est bonne et même si B.Pailla s'inquiète un peu de l'allure, on ne change rien : les cinq km suivant sont du même tonneau (3'34", 3'32", 3'36", 3'35" et 3'37"). De ce fait, la passage au 10km s'effectue en 35'40" soit avec 1' d'avance sur les prévisions. Ce chrono donne un temps final de 1h26'40"!!! Malgré tout, je me sens bien et contrairement aux autres années, je suis confiant pour la suite. Le passage de la gendarmerie de Flize (situé tout juste à la mi-parcours) sonne pour moi comme un déclic positif. Les trois dernières années, même si le mal était latent, c'est à peu près à ce moment que je commence à craquer. Cette fois ci, pas question de ça, les jambes tournent bien, le moral est au beau fixe, malgré un léger point de coté.
Vers le 14eme, L. Hadula prends quelques mètres d'avance et ni Benoit, ni moi ne cherchons à recoler et je sens que la course va changer (3'37", 3'32", 3'36", 3'36" et 3'38"). Le passage au 15e en 53'39" confirme l'avance prise depuis le début de la course. Le chrono envisageable en maintenant l'allure est à ce moment de 1h26'55". J'en profite pour améliorer mon record officiel sur 15km de 2' : 55'39"à Villers-Semeuse en 2011.
Malheureusement je montre quelques signes de faiblesse, le point de coté s'est fait plus présent. Je suis toujours avec Benoit Pailla mais au fil des kms, je me sens moins bien. On reprend F. Medjkoune avant Cora mais je suis contraint de dire à Benoît de continuer sans moi (16e, 17e en 3'40" et 3'42"). Bien sûr, ma baisse de régime n'est en rien comparable à celles connues lors des précédentes éditions. Tout l'enjeu réside dans le maintien de celle ci. Dans la montée de Villers, S; Quétier et C. Beaupérin me doublent, non sans m'encourager. Il est bien sûr impensable de tenter de les accrocher. Dans leur sillage, deux autres coureurs reviennent sur moi, il s'agit de G. Bazin et S. Michel. J'alterne alors le correct et le moins bon. Après un 18e km inquiétant en 3'52", je reviens mieux ensuite : 19e en 3'41". Nous sommes maintenant regroupés à trois mais P Eriche se rapproche. Il va nous doubler peu après le semi que je passe en 1h16'50" (contre 1h16'12" à Paris), (20e et 21e en 3'48" et 3'46"). le plus dur est derrière moi, on attaque alors la partie finale dans Mézières, je ne suis pas au top mais porté par la foule, le 22e passe en 3'36". Ça commence à sentir bon mais j'évite de peu la catastrophe. En effet, au pied de la montée du Cours Briand, j'ai une "alerte crampe" à un premier mollet avant que le second ne me fasse pareil. Il est urgent de ralentir sous peine de voir tous les espoirs de chrono s'envoler : 23e en 3'56". Le petit groupe a éclaté, c'est chacun pour soi. plusieurs fois encore, mes mollets vont me jouer des tours mais jamais la crampe ne viendra. La pression de G. Bazin m'oblige à maintenir mon effort et j'attends le final dans le stade pour m'offrir un dernier frisson en accélérant sur la piste. Je passe la ligne en 1h28'40" en 36e position. J'améliore mon record de près de 14'. Tout ne fût pas simple mais je suis enfin libéré du poids de cette course qui ne voulait pas me sourire. Les deux mois d'entrainement plutôt intenses ont payé. Et bien que j'aurais certainement pu faire encore mieux, c'est la satisfaction qui domine. Je voulais passer sous les 1h30, c'est fait!
N.B. :les photos de l'article sont issues su compte Flicker de Stéphane Leroy (Steph1808) dont la totalité est consultable ici.
2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | |
5km | 18'18" | 17'46" | |||
10km | 38'31" | 39'09" | 36'52" | 35'40" | |
15km | 58'59" | 1h00'17" | 56'36" | 53'39" | |
20km | 1h19'34" | 1h12'22" | |||
semi | 1h27'03" | 1h16'50" | |||
Final | 1h52'54" | 1h42'04" | 1h43'52" | 1h44'03" | 1h28'40" |
Sur les 15 premiers ardennais sous les 1h30', 9 améliorent ou établissent un premier record. Pour avoir en discuté avec la plupart, chacun semblait satisfait. La saison prochaine de hors stade sera n'en pas douter passionnante et les chronos devraient tomber, d'autant plus que certains avaient fait l'impasse sur la classique.
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L'Ardennais du 08/10/12 et là